Canadian Malartic

Projet minier Canadian Malartic (Abitibi-Témiscamingue)

Nom de l’entreprise: Yamana Gold et Agnico Eagle

Ressource exploitée: Or, mine à ciel ouvert

État du projet: En exploitation jusqu’en 2028 avec l’agrandissement prévu

Projet installé sur le territoire non-cédé des nations: première nation algonquine Anishinabeg

Caractéristiques de la région : la ville de Malartic est située dans la municipalité de La Vallée-de-l’Or, à 70 km à l’est de Rouyn-Noranda et à 20km de Val-d’Or. Le projet se trouve à la tête du bassin versant de la rivière Harricana, en bordure de la ligne de partage des eaux entre le bassin baie James et baie d’Hudson et le bassin du Saint-Laurent. Canadian Malartic est la plus grosse mine en milieu habité au Canada.

BREF HISTORIQUE

  • 1926 : découverte du gisement d’or sur le site actuel de Canadian Malartic
  • 1935-1965 : exploitation de la mine, production de 1 076 000 onces d’or
  • 1979 : achat de la propriété par Lac Minerals
  • 1990-2003 : projet mis en suspens à la suite de l’acquisition de Lac Minerals par Barrick Gold
  • 2004 : Osisko achète la mine
  • 2005 : début des travaux de forage
  • 2006 : Création du Groupe de consultation de la communauté par Osisko ayant pour but de servir d’intermédiaire entre la compagnie et la population
  • 2007 : Création du Comité de vigilance de Malartic par la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine
  • 2008 : création de Fonds d’Essor Malartic-Osisko (FEMO), organisme voué au développement durable de Malartic. Osisko donne 1,5 millions à la ville de Malartic et s’engage à donner annuellement 150 000$ à cette fin.
  • Mars 2009 : Bureau des audiences publiques de l’environnement (BAPE), la nation Anishinabeg s’exprime contre le projet
  • Août 2009 : après avoir reçu les autorisations et permis du gouvernement du Québec, Osisko entreprend la construction de la mine à ciel ouvert
  • Septembre 2009 : Dépôt de l’étude d’impacts par Osisko au Ministère des ressources naturelles
  • Mars 2011 : Osisko obtient son permis d’exploitation émis par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, l’exploitation débutera en mai.
  • 2014 : Yamana Gold et Agnico Eagle acquièrent la mine Canadian Malartic à Osisko Mining Corp. pour 3,9 milliards de dollars
  • février 2015 : dépôt de l’étude d’impact environnemental pour le projet d’agrandissement de la mine Canadian Malartic qui prévoit agrandir la fosse actuelle d’exploitation pour rejoindre les gisements Barnat et Jeffrey, situés respectivement au nord-est et à l’est de la fosse
  • 2015 : mise en place par la ville de Malartic d’un Plan de développement durable nommé ÉcoMalartic
  • Février 2016 : les citoyens de la ville de Malartic prévoient remplir un recours collectif contre Yamana Gold et Agnico Eagle pour les nuisances que la mine leur fait subir
  • Février 2016 : les citoyens décident de suspendre temporairement leur projet de recours collectif contre la mine Canadian Malartic, car elle accepte d’envisager l’achat de maisons en tant que mesure compensatoire

IMPACTS DU PROJET EXTRACTIF

Impacts environnementaux et sur la santé

  • Depuis 2009, la mine a reçu plus de 171 avis pour non-respect de la législation environnementale
  • Poussière dans l’air générée par les dynamitages poussée vers les maisons avec le vent nuisant à la qualité de l’air, d’autant plus qu’il n’y a pas de zones tampons entre la fosse et les quartiers résidentiels
  • Nuisances sonores affectant la qualité de vie des citoyens et causant un état de stress et d’anxiété quotidien entre 11h et 15h quand la mine produit le plus de bruit
  • Secousses de dynamitage et libération de dioxyde d’azote, un gaz toxique qui est à la source des nuages oranges observés le 12 février et le 12 avril 2012 sur le site de la mine. Le déplacement d’un nuage orange sur la ville serait un risque pour la santé des habitants, à la source de problèmes respiratoires.
  • Utilisation d’immenses volumes d’eau pour l’exploitation quotidienne de la mine
  • Contamination des sols par le lessivage de métaux contenus dans le minerai et par les eaux de ruissèlement
  • Stockage des débris générés par l’exploitation de la mine qui devront empiéter sur le milieu naturel avec l’agrandissement de la mine
  • Avec le projet d’agrandissement, destruction des milieux humides, dont 200 hectares qui seront compensés par les compagnies minières

Impacts économiques, sociaux, culturels et communautaires

  • Pour la construction de la mine, Osisko a déménagé au total 138 maisons sur 205 du secteur sud de Malartic vers le quartier nord, les autres ont été détruites. Cinq institutions publiques ont aussi dû être déplacées.
  • En 2015, plus de la moitié des habitants des quartiers situés les plus près de la mine voulaient déménager de leur lieu de résidence, mais ne trouvent pas d’acheteurs et vivent dans l’impuissance de pouvoir déménager
  • Peu de consultation de la nation Anishinabeg dont le projet est situé sur les terres ancestrales
  • Sentiment des habitants d’être mal représenté par leurs dirigeants et de s’être fait occulter les effets néfastes qu’aurait la mine sur leur vie quotidienne

RÉSISTANCES

  • Création du Comité de vigilance de Malartic en 2007, composé d’un groupe stable de 30 individus et familles affectés par le projet, ayant pour but d’obtenir de l’information objective et transparente sur le projet minier et ses conséquences, de connaître les droits des citoyens touchés et d’obtenir de l’aide et du soutien face à la compagnie minière.
  • Le conseil tribal de la Nation algonquine Anishinabeg s’est vivement opposé au projet Canadian Malartic en 2009 et était prête à prendre des recours légaux pour bloquer le projet
  • Devant le projet d’agrandissement, les citoyens s’organisent légalement pour remplir un recours collectif contre la minière pour qu’elle répondre à leurs demandes d’indemnisations liées aux nombreux impacts de l’exploitation aurifère

AUTRES PROJETS A L’INTERNATIONAL

Yamana Gold a des projets au Mexique (Mercedes), au Chili (El Peñón, Minera Florida), au Brésil (Jacobina, Chapada, Pilar, Fazenda Brasileiro, C1 Santa Luz) et en Argentine (Agua Rica, Cerro Moro, Gualcamayo, Alumbrera, Suyai). Agico Eagle a d’autres projets au Québec (LaRonde, Lapa, Goldex), au Nunavut (Amaruq, Meliadine), en Finlande (Meadowbank, Kittila) et au Mexique (Pinos Altos, La India, Creston Mascota, El Barqueño).

RÉFÉRENCES
Alexandre Shields. 17 février 2016. Le Devoir. «Vers une action collective contre la mine de Malartic». En ligne.
Canadian Malartic. 2015. Projet Extension Malartic. En ligne.
Centre intégré́ de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue. Septembre 2015. Rapport : Résultats du sondage mené́ auprès de la population de Malartic en avril 2014 sur l’agrandissement de la fosse Canadian Malartic et la déviation de la route 117». En ligne.
Coalition pour que le Québec ait meilleure MINE! Comité de vigilance Malartic. En ligne.
David Prince. 16 février 2016. Le Journal de Montréal. «Malartic : les citoyens veulent poursuivre la mine». En ligne.
Mining Watch Canada. 15 mars 2016. «Open Letter From Malartic Resident to City Council of Kamloops – AJAX Open Pit Mine». En ligne.
Osisko. Décembre 2013. «Étude d’impact sur l’environnement : Extension de la mine aurifère Canadian Malartic et déviation de la route 117 à l’entrée Est de la ville de Malartic». En ligne.
Patrick Rodrigue. 5 avril 2016. L’Écho Abitibien. «Le sud de Malartic suspend son projet de recours collectif». En ligne.
Robert Dutrisac. 2 septembre 2009. Le Devoir. «Les Algonquins veulent bloquer le projet Osisko, à Malartic». En ligne.